* A la mer, c’est abstinence !
Geoffrey Devaux Publié le lundi 03 octobre 2016 à 08h47 – Mis à jour le lundi 03 octobre 2016 à 08h47
- Le projet Estime de soi permet aux participants de rompre l’ennui.
Le CAAT collabore par exemple avec le Plan de cohésion sociale de Péruwelz mais aussi la Maison d’Accueil La Traverse à Bon-Secours.
Antonia Balsamo, psychologue, présente ainsi le projet Estime de soi aux personnes hébergées à la Traverse. Ce projet, elle le veut participatif. La démarche doit aussi venir des personnes qui ont un souci. Parfois, c’est le bouche à oreille qui fonctionne et qui amène des patients au CAAT.
« Beaucoup de gens se retrouvent au quotidien dans une forme de solitude, d’ennui. Ils éprouvent alors le besoin de rencontrer d’autres personnes, de sortir de chez eux. Au niveau du projet Estime de soi, nous organisons plusieurs activités, comme du jardinage ou une journée à la mer par exemple », souligne Antonia.
« Le subside permet quand même la prise en charge des différents frais durant la journée. Mais je n’aime pas du tout parler de personnes assistées. Parce qu’il s’agit d’abord de leur démarche. Les participants ont accepté eux-mêmes de venir à cette journée. Et c’est quelque part une mise à l’épreuve car ils connaissent les règles, à savoir l’abstinence. C’est zéro alcool ou autres substances. Et tout le monde joue le jeu. Voilà en quoi il s’agit d’un projet participatif, où la convivialité et l’humour règnent et où nous mettons la personne au coeur du projet. »
Antonia explique que la consommation de drogue ou d’alcool revient chez une personne à combler un besoin, qu’il soit social ou affectif. Un besoin mis en péril.
« Nous devons d’abord cibler ce besoin mis en péril avant d’agir et voir vers quel type d’action ou d’activité il faut aller pour remplacer ce besoin ou du moins l’atténuer.Ce n’est pas toujours évident. Je pense ainsi à une dame qui a un talent artistique énorme mais qui consomme beaucoup d’alcool. Pour différentes raisons, elle ne veut pas sortir de chez elle. Nous discutons beaucoup. Les choses se font petit à petit. C’est un travail passionnant. » G.Dx.
Le CAAT est accessible tous les jours sur rendez-vous. Une permanence d’accueil est assurée le mardi et le jeudi de 13 h à 15 h. Les consultations médicales ont lieu sur rendez-vous le vendredi de 16 h à 18 h 30. Infos au 069/77.05.74.
* Une aide aux personnes dépendantes
G.Dx Publié le lundi 03 octobre 2016 à 08h44 – Mis à jour le lundi 03 octobre 2016 à 08h46
- Le Centre d’aide aux alcooliques et toxicomanes de Péruwelz se dévoile. Le Centre d’aide aux alcooliques et toxicomanes (CAAT) de Péruwelz a récemment ouvert ses portes au public et surtout aux professionnels désireux de se familiariser un peu plus avec ce service, basé à la rue du Biézet. Le CAAT constitue un des trois services spécialisés de la région. Agréé et subventionné par l’AVIQ (ex Awiph), il est membre de la Coordination assuétudes HO asbl. »Les missions du centre de Péruwelz ont d’abord trait à l’accueil et à l’information des usagers de drogues et d’alcool mais aussi de leurs proches. Ensuite, il y a un accompagnement psychosocial, une prise en charge psychothérapeutique et médicale et nous travaillons aussi sur la réduction des risques », explique Benoît Brouillard, coordinateur du réseau assuétudes pour la région. « La Région wallonne nous finance à hauteur de 58.000 €, ce qui est insuffisant. Nous avons dû rationaliser les services pour pérenniser nos activités. »C’est ainsi que depuis janvier 2016, FreeDom, projet pilote d’aide au sevrage de l’alcool par un accompagnement à domicile sur l’ensemble de la Wapi, est hébergé aussi par le CAAT. Benoît Brouillard s’occupe de la gestion administrative et du personnel, ce qui permet aux personnes du CAAT directement en contact avec les bénéficiaires de pouvoir travailler dans de meilleures conditions. « Antonia Balsamo, psychologue, s’occupe du suivi psychologique des patients et du projet Estime de soi. La criminologue et assistante sociale Françoise Lassaux gère le suivi des patients en traitement de substitution à la méthadone chez le docteur Fillieux, médecin indépendant présent le vendredi. »Selon Benoît, en matière d’assuétudes, il ne faut pas voir uniquement l’alcool et les drogues illégales. « On parle aussi du tabac, des médicaments ainsi que des comportements comme l’addiction sexuelle ou aux jeux. »Nous rencontrons Cédric, qui fréquente le CAAT depuis un an environ. Ancien héroïnomane, il entend s’en sortir. « Je suis un traitement à la méthadone depuis deux ans. Il y a eu de petites rechutes mais aujourd’hui, je ne consomme plus et je n’ai plus de raison de rechuter. Il me reste un examen à passer pour devenir éducateur. C’est mon médecin qui m’a parlé du centre et du projet Estime de soi. Auparavant, j’étais dans l’ennui. Je m’étais coupé de tout le monde et je me demandais quoi faire de mes journées. Au centre, je fais des connaissances, je voyage. J’ai repris goût à la vie. »
* Péruwelz: Et si vous changiez d’horizon?
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Ce projet permet à des personnes souffrant d’addictions de s’évader un peu.
Afin de sortir un moment de leur bulle, les personnes rencontrant un problème d’addiction (drogue, alcool) sont conviées à prendre part au projet Changeons d’horizon. Subsidié par le Relais social urbain de Tournai, ce programme est mené par le Centre d’aide aux alcooliques et toxicomanes (CAAT) de Péruwelz.
« Il s’agit d’un projet participatif avec des personnes qui fréquentent le CAAT ou qui viennent de l’extérieur. Il ne faut pas obligatoirement habiter Péruwelz, même si on sait que les personnes en situation de précarité ont parfois du mal à se déplacer », confie Mélissa Surquin, psychologue au CAAT. « Le but est de leur proposer un menu d’activités pour les changer de leur quotidien, pour leur rafraîchir les idées et les éloigner durant quelques heures de la consommation puisque c’est une des règles à respecter. »
A partir du 10 avril, un lundi sur deux, le CAAT, basé rue du Biézet, accueillera donc les participants pour des activités qui, c’est important, ont été sollicitées par les personnes elles-mêmes. « Nous avons établi la liste sur base des demandes des gens qui ont déjà participé aux activités par le passé. Et parmi ces souhaits, il y a l’aménagement d’un potager au sein même du CAAT. Nous avons dû adapter notre jardin et un participant s’est déjà impliqué dans la conception du site. »
Travailler la confiance en soi
« Travailler en groupe permet d’apprendre à faire connaissance, à montrer ses qualités, faire savoir qu’on est capable d’accomplir des choses. Nous n’imposons rien mais nous travaillons plutôt au rythme des personnes », assure Mélissa Surquin. « Nous avons distribué des affiches au sein des différents services sociaux de Péruwelz. Toutes les activités sont gratuites et nous mangeons tous ensemble ce jour-là. Pour l’instant, le calendrier est prévu jusqu’en juin mais il n’est pas obligatoire de participer à tout. »
Entre création de bacs potagers, de bijoux, une visite à l’archéosite, une balade au Mont-Saint-Aubert ou une journée à la mer, le programme sera éclectique.
Infos : Mélissa Surquin (069.77.05.74) ou Daphné Brunelle (069.59.00.80).